Les couleurs : 1) le vert



Je vais reprendre la rédaction des 3 articles consacrés à la couleur. Après révision, ils figureront au sommaire. En attendant, ce qui y est dit n'est pas faux, simplement incomplet ou approximatif. 

Les perruches ondulées sauvages sont toutes vertes à tête jaune et queue bleue. En captivité, il est souvent difficile de savoir de quelles mutations est porteur un oiseau tant les possibilités sont nombreuses. Il est pourtant utile de le savoir, ne serait-ce que pour choisir un oiseau qui n'a pas encore acquis son plumage d'adulte ou pour se faire une idée de la couleur probable de ses descendants.

20-01 : un mâle vert. Cette couleur, seule existante au départ, est souvent difficile à obtenir, et même à reconnaître, aujourd'hui tant les mélanges de mutations sont complexes.

20-02 : un "vert normal", appelé aussi "type sauvage" ou "vert clair" est ainsi constitué : des ondulations noires et jaunes sur les parties supérieures, une face jaune avec 6 spots ronds et noirs (le plus haut est partiellement caché dans la moustache), une moustache bleu-violet... et un dessous vert clair, aussi uni que possible (ce qui n'est pas vraiment le cas chez cet oiseau).
Le standard de la perruche ondulée ne parle pas de "moustache" mais de "tache auriculaire". L'oreille n'étant vraiment pas là, je préfère dire moustache !

20-03 : toujours chez le "type sauvage", la queue est bleu foncé, mais les plumes du corps qui en cachent la base sont vertes (un peu bleutées ici).

20-04 : les dessins jaunes qui marquent les ailes et la queue sont ceux des oiseaux sauvages.

20-05 : cet oiseau est ce que j'appelle un "faux vert", la couleur bleue étant visible non seulement sur les grandes plumes de la queue (les rectrices) mais aussi sur le bas du dos.

20-06 : chez cet oiseau (et chez celui dont on ne voit que la queue), le vert est franc, pratiquement sans nuances de bleu, jusqu'à la queue. Un "vrai vert".

20-07 : un "faux vert". Celui-ci nous montre bien la différence entre le vert de sa poitrine (vert jaune) et celui de son ventre (vert bleuté). Certains individus sont très marqués de bleu, d'autres sont indiscernables d'un "vrai vert".

20-08 : la couleur définitive est parfois difficile à deviner chez les jeunes (à gauche, reconnaissable à son front rayé, ses spots en croissants et son iris sombre) car certaines mutations n'apparaissent vraiment qu'après la première mue. À droite il s'agit d'un vert olive, mutation foncée du type sauvage.

20-09 : un "faux vert" reconnaissable aux plumes bleu-vert qui recouvrent la base de la queue (les sus-caudales).

20-10 : l'expression "série verte" est souvent employée par les éleveurs et recouvre toutes les mutations vertes ou jaunes, quels que soient les nuances et les dessins. Les perruches bleues ou blanches font partie de la "série bleue".

20-11 : je vous parlerai plus tard des "masques jaunes", oiseaux aux coloris originaux (les deux du milieu) qui compliquent sérieusement la distinction entre vertes et bleues.


Les couleurs : 2) le bleu



Si à l'origine toutes les perruches ondulées sont vertes (couleur des sauvages), la captivité permet toujours, chez la perruche comme chez les autres animaux élevés en nombre, l'émergence de couleurs et de formes nouvelles. Ces nouveautés se maintiennent car elles ne défavorisent pas les oiseaux porteurs. Vous imaginez aisément qu'en nature il en va autrement et qu'une perruche jaune dans un vol de vertes sera rapidement repérée par les rapaces. En captivité elle ne sera pas lésée et même, si sa couleur plaît, elle sera favorisée par l'éleveur qui s'efforcera de développer l'anomalie !

Chez les perruches ondulées, le vert est le fait d'une plume à structure particulière garnie de pigments jaunes. L'absence de pigment donne des oiseaux bleus. C'est ainsi qu'apparaissent des bleues à la fin du XIXe siècle.

Il existe plusieurs nuances de bleu, selon la présence ou pas de facteurs foncés, mais également selon le type de masque, et parfois de dessin, que présente l'oiseau.

21-01 : les nuances de bleu sont souvent subtiles et il est préférable de s'exercer sur des sujets adultes ayant fini leur mue. Les oiseaux qui présentent à la fois des plumes de jeunes (plus claires, flèche de droite) et des plumes d'adultes (plus contrastées, flèche de gauche) sur le manteau auront le même type de mélange sur les parties inférieures. Mais les plumes du dessous étant nettement plus petites et plus déliées, ce mélange peut donner des nuances déroutantes.

21-02 : il faut aussi savoir que les opalines, caractérisées par le dessin particulier de leurs dos, manteau, cou et nuque, ont une atténuation des couleurs sur l'ensemble de leur corps. Donc, toujours pour "se faire l'œil", prenez plutôt des oiseaux au dessin normal.

21-03 : le classique bleu ciel, c'est-à-dire bleu sans facteur foncé.
Illustration de ce que je vous disais sous la première photo, ce sujet encore jeune nous montre un bleu qui n'est pas uniforme. Normalement sa couleur va s'améliorer, mais il est sage de le laisser grandir avant de le choisir comme reproducteur si vous souhaitez avoir des teintes franches dans votre élevage.

21-04 : bleu cobalt, c'est-à-dire bleu avec un facteur foncé. C'est la couleur qui m'a fait opter pour les perruches plutôt que pour les canaris lorsque j'avais 10 ou 12 ans.
Il est difficile d'obtenir des oiseaux à la teinte parfaitement uniforme, et cette teinte varie selon l'éclairage. Je trouve que leur couleur est au plus juste dehors par temps nuageux ou à l'ombre.

Je n'ai pas d'individu mauve en photo. Le mauve est un bleu à double facteur foncé. Malgré son joli nom, chez les perruches le mauve est une couleur terne, d'un bleu-gris plus fade que les vrais gris et dont le principal intérêt est d'apporter rapidement des facteurs foncés dans une population.

21-05 : à ne pas confondre avec le mauve, voici le très joli bleu-violet. Il s'agit d'un bleu cobalt ayant le gène violet. Ce gène peut être simple (et on parle d'oiseau bleu-violet) ou double (le vrai violet), mais les nuances qui en découlent ne sont pas évidentes et je ne parviens pas toujours à les distinguer. En principe, le violet est d'une teinte plus uniforme que le bleu-violet...

21-06 : le soleil rend le plumage plus brillant mais peut aussi donner l'impression de ternir les bleus et les violets. Pour autant, laissez vos oiseaux profiter du soleil autant qu'ils le souhaitent, vous admirerez leurs "vraies" couleurs après.

21-07 : autre difficulté, chez les opalines la teinte est éclaircie et il est parfois difficile de reconnaître la nuance de bleu. Les violets sont plus faciles à voir.

21-08 : bleu cobalt normal à gauche et bleu ciel opaline à droite.

21-09 : bleu ciel opaline  masque jaune (à gauche) et bleu ciel normal (à droite).

21-10 : bleu ciel opaline masque jaune (type 2 ou australien). Les nuances jaunes du masque se retrouvent sur l'ensemble du corps chez les masques jaunes type 2 et donnent des bleus turquoise très doux. Chez ce jeune, on voit nettement la différence entre le bleu tendre du premier plumage et le bleu-vert du plumage adulte qui commence à apparaître. Mais son "visage" étant d'un jaune assez intense, il est possible qu'il soit masque jaune australien, ce qui teintera d'un vert assez soutenu l'ensemble de son corps après la mue.

21-11 : bleu ciel opaline masque jaune type 2. La mue est finie et cet adulte présente un bleu turquoise très régulier. Une de mes couleurs favorites.

21-12 : bleu ciel opaline masque jaune type 2 et violet normal.

21-13 : bleu cobalt normal masque jaune australien. Le masque jaune australien est très intense et recouvre peu à peu l'ensemble du corps, donnant ainsi l'apparence d'un vert olive à ce bleu cobalt. La différence se situe au niveau du ventre où l'on voit quelques plumes nettement teintées de bleu.


21-14 : bleu (cobalt ?) opaline masque jaune australien. Après sa mue, cet oiseau sera peut-être entièrement vert turquoise, mais il restera néanmoins un bleu avec un patrimoine génétique de bleu et non de vert.

21-15 : bleu ciel normal masque jaune type 2. J'aime beaucoup les oiseaux qui ont du bleu sur les ailes et le dos.
Remarque : presque tous les oiseaux de cette page sont des mâles. Ce n'est pas un choix délibéré, mais simplement lié au fait que les mâles adultes sont généralement de teinte plus vive, plus soutenue que les femelles.


Les couleurs : 3) le masque jaune



Bien sûr que l'absence de pigment jaune dans le plumage d'une perruche ondulée en fait un oiseau bleu ou blanc. Mais les choses ne sont pas si simples.

Pour qu'il y ait du jaune dans ou sur les plumes, il faut que l'oiseau produise ce pigment ou le récupère par le biais de son alimentation, et en assure la fixation au moment de la croissance de son plumage. Les mécanismes internes mis en œuvre sont complexes, nécessitent des capacités physiques particulières et des réactions chimiques nombreuses. Bien entendu, tout cela est contrôlé par des hormones adéquates, elles-mêmes commandées par le cerveau...

Je ne rentre pas plus dans les détails, mais il est clair qu'il n'y a pas un "gène du jaune" dont la présence ou l'absence fait la couleur de l'oiseau, mais une combinaison de facteurs permettant plus ou moins la coloration du plumage. Et c'est cette complexité qui produit tant de mutations, dont les masques jaunes que je vais essayer de vous présenter ici.

22-01 : femelle gris masque jaune.

Avant de commencer, sachez que chez les perruches de la série verte, les masques jaunes ne se voient pas mais peuvent néanmoins être présents. Dans la suite de cette page, je ne parle que d'oiseaux des séries bleue ou grise.

D'autre part il faut garder à l'esprit que, comme pour tous les dessins et couleurs, le plumage des adultes peut être très différent de celui des jeunes.

Chez les perruches des séries bleue ou grise, on distingue trois types de masques jaune : le type 1, le type 2 et l'australien. Mais ces trois masques ne correspondent pas exactement à la réalité génétique qui est bien plus complexe. Ces facilités de langage permettent avant tout de mieux décrire des nuances allant du plus léger (présent uniquement sur la face et les côtés de la queue = type 1) au plus marqué (qui couvre tout le corps = australien). Mais les intermédiaires existent et il est parfois difficile de savoir à quel type de masque on a affaire.

22-02 : cobalt masque jaune type 1. La face est d'un jaune relativement pâle et il ne semble pas y avoir de nuances vertes sur la poitrine. L'oiseau étant jeune, il faudra confirmer après sa mue.

En simplifiant un peu, le masque jaune type 1 est d'une couleur jaune pâle et est limité à la face de l'oiseau et aux rectrices externes (bords de la queue). L'oiseau ne présente donc aucune nuance de vert puisque le jaune ne déborde pas sur les parties bleues ou grises.

Pour qu'il y ait masque jaune type 1, il faut la présence simultanée de deux allèles (variations d'un même gène) du gène "bleu" chez un même oiseau. En double exemplaire, l'un ou l'autre de ces allèles neutralise totalement la production de jaune et votre oiseau a une face blanche. Ce qui veut dire que des perruches à masque jaune accouplées peuvent vous donner des faces blanches (bleus ou gris normaux), mais aussi que certaines perruches bleues ou grises à face blanche peuvent vous donner des descendants à masque jaune. Sans oublier les verts qui cachent leur jeu !

22-03 : mâle cobalt masque jaune type 1. Masque jaune doux (comme le beurre du même nom !) et absence de jaune sur les ailes. Les quelques nuances turquoises sur la poitrine peuvent être dues à la photo.

22-04 : mâle cobalt masque jaune type 1. Masque très pâle et absence de vert sur l'ensemble du corps.

22-05 : mâle bleu masque jaune type 1. Même si les reflets turquoise semblent importants, le masque est vraiment pâle. Oiseau à examiner en vrai (et non en photo) et à l'ombre car les bleus se jugent mal au soleil.

22-06 : femelle ciel masque jaune type 2. Masque d'un jaune plus intense, nuances turquoise sur la poitrine et les flancs, jaune sur les ailes.

Le masque jaune de type 2 est d'un jaune plus soutenu et déborde sur l'ensemble du corps. Les oiseaux bleus deviennent alors turquoise et les gris sont plus ou moins olive. Cette teinte nouvelle est particulièrement visible sur les parties inférieures et le croupion, mais est présente également sur les ailes et la queue. En double facteur, le jaune est un peu plus intense sur la face et moins marqué ailleurs.

Le masque jaune type 2 est lié à la présence d'un autre allèle du gène "bleu". Cet allèle peut se combiner avec les deux précédents (ceux du type 1), mais tous les oiseaux seront de type 2. Certaines nuances de couleurs sont vraisemblablement liées à ces mélanges de gènes.

22-07 : mâle bleu opaline masque jaune type 2. Chez les opalines, la nuance turquoise est très douce, très uniforme et présente sur l'ensemble du corps, et le masque est plutôt pâle.

22-08 : femelle cobalt masque jaune. Sujet étonnant. Je me suis posé bien des questions devant cette perruche que j'ai placé volontairement ici. L'absence de jaune en bas du corps fait plutôt penser à un masque jaune type 2, mais l'intensité du jaune est celle du masque jaune australien. Aujourd'hui, cet oiseau est de teinte uniforme, quasiment verte, et il s'agit donc bien d'un masque jaune australien.

22-09 : cobalt masque jaune australien. Entre le croupion (dans le cercle) et la queue se trouvent les sus-caudales (flèche). Le vert-bleuté de ces sus-caudales vous indique clairement qu'il ne s'agit pas d'un oiseau olive (série verte) mais bien d'un cobalt (série bleue)... La descendance sera différente !

22-10 : le même oiseau que sur la photo précédente. Les nuances bleues se retrouvent également sur le ventre  et les sous-caudales (flèche).

Le masque australien est le plus intense en couleur. Les perruches concernées ont la face d'un jaune aussi prononcé que celles de la série verte. Et comme la couleur jaune couvre tout le corps, il est parfois difficile de distinguer masques australiens et vrais verts. Seul l'examen attentif du ventre et de l'extrémité du croupion permet de faire la différence car vous y trouverez des nuances, ou simplement des reflets, bleus. Comme chez le type 2, le double facteur serait d'une couleur plus intense sur la face et légèrement plus faible ailleurs (à confirmer).

Chez les perruches de cette couleur, l'aspect du plumage peut changer radicalement après la mue juvénile et les adultes sont généralement bien plus verts que les jeunes.

Ce troisième et dernier type de masque fait appel à un quatrième allèle du gène "bleu" qui peut se combiner avec les deux premiers. Les oiseaux seront tous de type masque australien, avec des nuances de teinte. Je n'ai pas d'information sur la combinaison "masque type 2 X masque australien".

22-11 : mâle bleu opaline masque jaune australien. La teinte jaune intense verdit le bleu de l'ensemble du corps. Les inégalités de couleurs (plumes plus bleues parmi des vertes, ou l'inverse) peuvent s'estomper avec l'âge et votre oiseau devient vert.

22-12 : à gauche, un mâle pie australien bleu (cobalt ?) masque jaune australien. Il n'a pas fini sa mue mais le jaune intense a déjà envahi presque tout son plumage.
À droite, un mâle pie australien gris masque jaune type 2. Jaune moins fort, présent sur l'ensemble du corps mais de manière moins intense.

22-13 : mâle gris (moustaches grises et queue noire) masque jaune australien. Un gris-vert aurait une teinte plus uniforme (côtés du cou, flancs).

22-14 : le même. Le jaune fait un peu défaut sur le ventre, les côtés du cou et le distingue d'un gris-vert.

22-15 : femelle pie australien ciel masque jaune australien. Le jaune est soutenu et présent sur l'ensemble du corps. Le remplacement des quelques plumes bleutées sur le dessus de l'aile est en cours.


Culbutes et prises de becs



La perruche ondulée est un oiseau sociable, ce qui ne veut pas dire aimable en toutes circonstances !
Et le début de la saison de reproduction en volière est souvent marqué par des bagarres entre femelles ayant choisi le même nichoir.

Ces bagarres peuvent être assez violentes et durer de longues minutes. Assez souvent les perruches se reposent un peu avant de reprendre le combat. La perdante finira par céder la place, mais parfois au bout de plusieurs heures ou même jours.
Il peut y avoir des blessées qui ont du mal à voler pendant quelques temps ou auxquelles il manque une phalange. Ces oiseaux mettent souvent quelques semaines avant de refaire une ponte dans un autre nichoir.

Il est bien sûr tentant d'intervenir, surtout si l'une des combattantes est particulièrement jolie... Je l'ai fait, mais une fois les oiseaux séparés, il suffit de les remettre ensemble pour que la bagarre reprenne aussitôt, y compris après une quarantaine de quelques jours ! Il n'y a que 2 possibilités : vous n'intervenez pas, ou vous séparez durablement les oiseaux. N'ayant pas envie de faire de la reproduction en cage ou de garder des femelles enfermées à l'écart durant toute le saison de reproduction, j'ai choisi de ne pas intervenir.

Pour limiter les risques, il faut éliminer autant que faire se peut les sources de conflit, notamment en proposant plus de nichoirs que de femelles présentes et en les disposant convenablement (voir page précédente).

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12-03 : les mâles viennent en curieux mais n'interviennent pas.

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